Vestiges de la Seconde Guerre Mondiale : le Blockhaus d’Éperlecques

Vestiges de la Seconde Guerre Mondiale : le Blockhaus d’Éperlecques

Voilà quelques années, à l’occasion de la venue d’un ami passionné par la Seconde Guerre Mondiale, nous sommes allés découvrir le Blockhaud d’Éperlecques, dans le Pas-de-Calais.

Un peu d’Histoire s’impose avec cette visite. Il faut savoir que le Blockhaus d’Éperlecques a été construit entre 1943 et 1944, pour servir de base d’assemblage et de lancement des missiles V2, visant à bombarder l’Angleterre. Il a été construit par des travailleurs forcés issus des camps de concentration ou de travail de toutes origines, et par des français enrôlés de force. Cependant, sa construction n’a jamais été achevée à cause bombardements répétés des britanniques et des américains, qui ont causé d’énormes dégâts et ont empêché son utilisation.

À l’époque de ma visite, on commençait par un passage de 5 minutes dans deux wagons des trains de la honte. Nous étions immergés dans une ambiance très pesante, avec une sonorisation qui nous transportait pendant la guerre, comme si on y était, avec les chiens, les cris, les pleurs, le bruit infernal du train… Indescriptible.

Ensuite, la visite se poursuit par un sentier dans la forêt, avec des trous laissés par des bombes, des véhicules et autres machines de guerre… Et puis, enfin, on fait face au blockhaus. C’est immense, très impressionnant. Il faut savoir que son toit a une épaisseur de 5m !

Deux anecdotes à propos des bombardements : un missile à touché le toit (on le voit en photo en dessous), sans trop de dégâts. Le second missile, tombé à côté, a laissé un trou de 41m de large sur 18 de profondeur et provoqué un mini-séisme qui a fragilisé toute la structure du bâtiment.

Et dans les camions militaires, la nature reprend ses droits, une belle façon de conclure une visite riche en émotions. C’est une visite qui m’a profondément marquée et touchée, c’est difficile de passer dans ce lieu sans ressentir toute son horreur. Je pense que j’y retournerai, pour mettre à jour cet article et je vous invite à en faire de même, c’est quelque chose de très impressionnant qui vaut le détour.

    5 réflexions sur « Vestiges de la Seconde Guerre Mondiale : le Blockhaus d’Éperlecques »

    1. Ça a l'air très impressionnant comme endroit, mais je ne sais pas si j'aurais le courage d'y aller un jour (j'ai tendance à pleurer quand je lis un livre ou regarde un reportage sur le sujet), pourtant comme tu le dis c'est important!Merci pour cette carte postale 🙂

      1. Oui, j'ai tendance aussi à pleurer dans ce genre de livres, reportages etc. (d'ailleurs, j'ai vu sur France 3 il y a peu le téléfilm "Malgré elles" et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps !). Mais je ne sais pas, la visite m'a touchée, bouleversée mais aussi révoltée et je crois que c'est ça qui l'emporte finalement…

    2. Je ne sais pas si je pourrais supporter ce genre de visite. J'ai énormément lu sur la vie dans les camps, la vie cachée et ça me mets toujours dans des états terribles alors y être "confronté" pour de vrai. Brrrr.

      1. C'est vrai que c'est une visite lourde de sens. Après, je pense que je vivrais beaucoup plus mal une visite dans un camp, ça doit être vraiment très violent. Là, c'est dur mais c'est surtout révoltant en fait !

    3. Merci pour cette visite en ta compagnie Chicky-Poo.Je comprends que ce soit une visite éprouvante.Pour l'instant je n'ai visité que différents mémoriaux dont celui de Caen, le wagon de l'armistice à Compiègne, un cimetière militaire, la Maison d'Anne Frank à Amsterdam, (et les plages du débarquement car j'ai grandi tout près…) Le lieu qui m'a le plus marquée en France est le mémorial de Caen. Mais à part pour les plages du débarquement, qui offrent maintenant une vue plutôt paisible, ou le wagon de l'armistice, qui est émouvant mais pas impressionnant, je me suis rarement trouvée "in situ" comme toi sauf deux fois (mais pas concernant la 2ème guerre mondiale). Une fois c'était au Mur de Berlin et j'ai trouvé ça très émouvant, ne serait-ce que poser la main sur le mur… ceci dit c'est différent encore car il a été nettoyé et toute une partie a été habillée de différentes fresques, il n'y a plus les barbelés ni les polices militaires avec les mitraillettes. L'autre fois c'était il y a 6 ans, sur une petite route de Croatie… la route elle même avait été sécurisée mais elle était en rénovation, encore pleine de cratère et de chaque côté s'alignaient des maisons dont pas une seule n'avait été épargnée par des impacts d'obus, de balles, etc… d'autres à moitié écroulées car une bombe était tombée dessus. C'était de petits villages de campagne et on sentait que les habitants avaient été traqués jusque dans la moindre maison… certaines avaient été réparées, d'autres semblaient inhabitées, on avait d'un côté l'impression que la guerre n'était pas finie et es soldats allaient surgir d'un instant à l'autre. De l'autre on croisait des habitants souriants qui nous prouvaient que la paix était bien là. Avec mon mari, on avait l'impression de s'être dédoublés et de se trouver en même temps dans deux époques différentes. Très perturbant…ça s'est étendu comme ça sur des kilomètres, dans la voiture il régnait un silence de plomb.C'est sûr qu'on n'oublie pas.

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